- Dans la 1ère moitié du XVIIème siècle, le désir d’éveiller les
sentiments et les émotions va pousser les architectes à accumuler sur
les façades des églises de Rome, lignes, surfaces
et figures courbes (invention de della Porta).
- En effet, ces courbes enchevêtrés et floues, insaisissables par un
premier regard, éveillent chez le spectateur le trouble émotionnel
recherché que ne provoquait pas le quadrillage géométrique de
l’architecture de la Renaissance. |

da Cortona : Santi Luca e Martina |

da Cortona : Santi Luca e Martina |
- Ainsi, la façade de l’église « Santi Luca e Martina » réalisée
par Pietro da Cortona, non seulement par ses surfaces courbes
vibre d’un jeu d’ombres et de lumière, mais de plus par sa courbure
elliptique s’harmonise parfaitement avec la coupole (autre élément
courbe).
- Notons que le petit tympan arrondi en haut de la façade relie
encore plus étroitement la façade et la coupole. |
- Avec Bernini, Le jeu des lignes courbes et des surfaces
concaves et convexes commence à réellement produire un effet scénique.
On remarque ainsi sur le plan de
« Sant’Andrea del quirinale »
(1658) :
* Que l’intérieur de l’église est d’une elliptique surprenante
avec son grand axe qui correspond à la largeur de l’église.
* Que la façade comprenant un portique convexe, s’inscrit dans
une cour cernée par un mur en demi-ellipse de forme concave
(cela annonce Saint-Pierre du Vatican).
- Si l’arrière de la façade avec ses 2 pilastres plats et son
monumental fronton triangulaire reste classique, la combinaison des
lignes courbes de la cour et du portique crée le dynamisme tant
recherché. |


Bernini : Sant’Andrea del
quirinale |


Bernini : Saint-Pierre du Vatican |
- En réalisant la place Saint-Pierre du Vatican (1663),
Bernini concrétise ses recherches précédentes concernant les
espaces extérieurs.
- L’idée « d’embrasser la foule » se trouve totalement accomplie par
ce vaste espace ellipsoïdal encadrée d’un portique formé de 4
rangées de colonnes. Au centre, l’obélisque égyptien et les 2 fontaines
placées symétriquement rythment la progression vers la basilique. |
- C’est Borromini qui élimine toute trace d’influence classique.
On le remarque parfaitement dans le plan de « San Carlo alle quattro
Fontane » (1641), dans laquelle prime la courbe d’une
intense complexité.
- Avec la façade qu’il réalise en 1667, il crée un
dynamisme houleux grâce aux parties concaves et convexes qui
alternent. |


Borromini :
San Carlo alle quattro Fontane |

Borromini :
Santa Agnese
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- Santa Agnese de Borromini sur la piazza Navona (1657),
tout en intégrant des références classiques, impose l’esprit baroque
avec :
* Sa partie centrale concave.
* Ses 2 corps latéraux couronnés d’élégants campaniles aux courbes
convexes.
* Sa coupole monumentale immédiatement placée au-dessus du
porche (une nouveauté) qui devient ainsi un élément curviligne
fondamental par sa visibilité totale. |
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